Marguerite Duras (1914-1996)

Publié le 27/08/2010 à 18:07 par riziosanmarino Tags : duras

 

Marguerite Duras (1914-1996)

Marguerite Duras naît en Indochine, alors colonie française, où sa mère exerce le métier d'institutrice. Orpheline de son père à quatre ans, elle connaît une enfance difficile et son adolescence sera assombrie par la ruine de sa mère (celle-ci perd toutes ses économies dans l'achat de terres inondées six mois par an par le Pacifique).

Arrivée à Paris en 1931, elle commence à écrire pendant la guerre. C'est son roman  Moderato Cantabile(1958) et surtout le film d'Alain Resnais, Hiroshima, mon amour (1958) dont elle écrit le scénario et les dialogues, qui lui assurent sa notoriété.

Proche du "Nouveau Roman" par son refus des règles traditionnelles, Marguerite Duras construit une œuvre originale qui comporte aussi bien des récits que des films ou pièces de théâtres.

Elle touche un large public avec l'Amant(1984), roman autobiographique qui lui vaut d'obtenir le prix Goncourt.

La douleur, le désir.

Les personnages de Duras sont tous en proie à une douleur secrète, obsédante, énigmatique. De leur univers atone - qu'il s'agisse de la vie éteinte d'une bourgeoise dans Moderato Cantabile, ou de celle d'un vice-consul à Calcutta, dans la moiteur insupportable de la mousson, dans India-Song -, ses héroïnes débordent de désespérance humaine, aux limites de la folie.

Toujours inexplicable et inexpliquée, cette douleur met en lumière cette faim atroce et absolue tapie au cœur de l'être qu'est le désir.

Parfois, la rencontre émerveillée, mais nécessairement fugitive de deux êtres, laisse entrevoir ce que pourrait être la puissance libératrice de l'amour...

Mais d'après Marguerite Duras, "aucun amour au monde ne peut tenir lieu d'amour", (Les Petits Chevaux de Tarquinia).

Les êtres sont toujours étouffés par un ennui insondable ou emmurés dans les contraintes et les conventions de la vie sociale...

 

Une écriture blanche, incandescente.

L'écriture de Marguerite Duras n'a cessé d'évoluer vers une sobriété et un dépouillement de plus en plus grands. Elliptique, allusive, pleine de béances, de ruptures, de syncopes, de silences, cette écriture au phrasé proche du langage quotidien est douée d'une exceptionnelle puissance incantatoire, comme si la matité des mots, le refus de l'ornement et le rythme souvent saccadé, rendaient plus violente et plus vibrante l'intensité des émotions et des sentiments...

 

... En fait, elle s'écrivait à elle-même, et noyait ses joies comme ses amertumes en buvant ses mots...